05/03/2023 @ 15:00
Court-métrages sur des lieux en lutte
Cycle : 2023
7 court-métrages :
– Vent d’ouest (anonyme),
– Transmission / Perception (Los Ingrávidos),
– Premier de cordée (anonyme),
– Envoyez les blindés (anonyme),
– Le Voyage dans le bocage (anonyme),
– Après les nuages (Les Scotcheuses),
– Le Garage (Collectif Mohamed).
Une séance dans le cadre du week-end « Filmer collectif » :
– samedi 4 mars à 14h30 « Les Groupes Medvedkine de Sochaux »
– samedi 4 mars à 18h « L’Usine de rien »
– dimanche 5 mars à 15h « Dans la zone »
– dimanche 5 mars à 17h30 « The Sun Quartet »
– dimanche 5 mars à 19h30 « Le fond de l’air est nuageux »
Voir tout le programme en PDF.
VENT D’OUEST
anonyme (attribué à Jean-Luc Godard)
2018 / France / numérique / 4’50’’
« Autrefois, il n’y avait que des cinéastes. On ne parlait pas de techniciens.
Méliès, Thalberg, Grémillon.
Les mains des monteuses soviétiques, comme celles des ouvrières de la Rhodia, disaient l’exception partout où l’on aménageait la règle.
Vinci, Darty.
Aujourd’hui, c’est le règne des techniciens. Techniciens de grande surface, de télé mobile, techniciens de l’audiovisuel, de la gendarmerie.
Le cinéma s’est niché dans chaque arcane du capitalisme.
La technique a pris le pas sur le geste.
Et l’humain a déserté l’œil de celui qui regarde.
Ceux qui croient à la technique la disent objective, là où elle n’est qu’objectif.
Objectif de sécurité, de surveillance, de peur, de mort. »
TRANSMISSION / PERCEPTION
Los Ingrávidos
2015 / Mexique / numérique / 2’18’’
« Le monde où il vivait était triste »
PREMIER DE CORDÉE
anonyme (réalisé dans le cadre des Rencontres d’ailleurs 2018 à la ZAD de Notre Dame des Landes)
2018 / France / numérique / 6’26’’
Un violon, une barricade en flammes et des policiers.
ENVOYEZ LES BLINDÉS
anonyme (réalisé dans le cadre des Rencontres d’ailleurs 2018 à la ZAD de Notre Dame des Landes)
2018 / numérique / 1’35’’’
Des policiers, des vaches et une menace d’ultra gauche.
LE VOYAGE DANS LE BOCAGE
anonyme (réalisé dans le cadre des Rencontres d’ailleurs 2018 à la ZAD de Notre Dame des Landes)
2016 / numérique / 5’32’’
Une balade, pas très sauvage, à travers des installations d’art contemporain à la zad.
APRÈS LES NUAGES
Les Scotcheuses
2020 / France / super 8 / 40’
Après les nuages est un film collectif tourné en pellicule, fabriqué avec et par les opposantes au projet Cigéo, à Bure et alentours, en Meuse et Haute-Marne. Dans notre film, plusieurs univers s’entrechoquent, se croisent, se regardent, se mêlent ou s’évitent. Il y a des gens sous terre, d’autres en surface ou dans les arbres. On a imaginé ce qui se passerait dans un monde contaminé -peut-être – par le nucléaire où certaines personnes contrôlent, d’autres survivent, attendent, s’amusent et résistent. Un film d’anticipation ? Peut-être. Mais aussi un film d’archives où certains lieux apparaissant à l’image n’existent déjà plus. C’est un film qui s’est fait en parallèle de la lutte, à ses côtés, à son contact, dans la lenteur de la fabrication collective, quatre années durant. L’histoire a été écrite à plein, avec ce qu’on connaît d’ici.
Elle est traversée par nos craintes sur l’avenir, notre colère et notre espoir qu’il y aura toujours du monde pour contrer ces schémas morbides et biocides et habiter les zones menacées.
LE GARAGE
Collectif Mohamed
1979 / France / super 8 / 22’46’’
« Dans Le Garage, un groupe d’ados occupe un garage, ils y dansent, se battent, parlent, ne font rien. Car malgré l’enthousiasme de ses personnages, le film dresse un constat : l’abandon des banlieues par les politiques publiques. Il n’y a pas d’activités, pas d’espaces pour jouer, pour s’occuper. » (Anaïs Calon)
Bande annonce :
Informations pratiques :
DOC! 26 rue du Docteur Potain, Paris 19e
Ouverture des portes une heure avant la première séance
Fermeture des portes à 23h
Prix libre (espèce)
Bar et restauration sur place
LES RENCONTRES D’AILLEURS
Mercredi 2 mai 2018
Les rencontres d’ailleurs se sont déroulées du 27 au 29 Avril 2018 à la ZAD. Pour mémo, les rencontres invitent et rassemblent des personnes gravitant autour de l’audiovisuel, travaillant avec les tripes, tentant de développer des pratiques libres, libérées. Depuis dix ans, cet évènement crée discussions, projets, amitiés, histoires d’amours, films collectifs. Mais voilà quelques années que nous avions l’impression de tourner en rond, d’être dans une redite. Nous nous lassions des paroles, avions besoin de passer à la pratique. Ce second souffle, c’est la ZAD qui nous l’a offert. Lors de ce week-end et face à l’urgence qui a surgi ici, nous avons filmé la ZAD, enregistré les paroles de ses habitant-e-s, de ses défenseur-euse-s, monté ces images à l’arrière d’un Renault Express, projetées les soirs même à l’Ambazada et à la Grée. Parce que clouer, greliner, cuisiner, piocher, filmer, creuser, sont autant de moyens de lutter, nécessaires et joyeux.
LES SCOTCHEUSES
« Les scotcheuses sont les petits objets mécaniques qui servent à couper et scotcher la pellicule pour le montage d’un film. C’est le nom qu’on s’est donné. Nous sommes un collectif de cinéma artisanal. On utilise la caméra Super 8 car c’est un outil qu’on peut facilement s’approprier et transmettre. On aime aussi le grain des images de cette caméra faite pour les films amateurs, les films de famille, rattachée aux histoires du quotidien. Ses images chaleureuses. Le collectif est un endroit poreux, parfois nous sommes vingt, parfois moins et parfois plus. Certaines d’entre nous ont une expérience plus ancienne dans la fabrication de films et d’autres ont plein d’autres connaissances. On apprend les unes des autres. Malgré les difficultés, nous avons réussi à inventer une façon de faire un cinéma horizontal et partagé, où les hiérarchies et les divisions du travail sont toujours remises en cause. C’est ce qu’on fait : se réapproprier des outils pour ne pas les laisser aux mains de l’ennemi, parce que si nous on a plein d’outils qu’on sait toutes utiliser, eh bien là, on sera plus fortes. Les plus fortes dans les failles et les interstices d’un monde qui vacille. Les plus fortes avec nos faiblesses. Chaque rencontre, chaque lutte, est comme une petite allumette pour ne plus fermer l’objectif. Pour poser nos regards aux endroits de lutte, de vie. » (Les Scotcheuses)
COLLECTIF MOHAMED (Val-de-Marne)
Entre 1977 et 1981, des jeunes adolescents, habitant des cités d’Alfortville et de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, se réunissent et forment le Collectif Mohamed. Ensemble ils tournent trois court-métrages. Ce projet naît de leur volonté de filmer leurs propres images, de raconter par eux-mêmes leurs histoires, d’enquêter au sein des cités où ils vivent, de s’amuser, mais aussi de produire un discours politique et donner forme à leur révolte. Ils se sont cotisés et ont acheté quelques bobines Super-8, le support amateur de l’époque, ils ont emprunté du matériel dans leur lycée, et monté leurs images avec l’aide d’un enseignant. Ces films ont été distribués par AUDIOPRADIF, un collectif qui « aidait tous ceux qui ont quelque chose a dire et des luttes à porter, à mettre en forme ces projets et à les diffuser partout où c’est possible, pour changer la vie, car c’est l’affaire de tous ». Le Collectif Mohamed, parfois dénommé Collectif Joint de Culasse, constitue une tentative d’appropriation de l’outil cinéma (ici le super 8) par un groupe de jeunes banlieusards.
COLECTIVO LOS INGRÁVIDOS (Mexique)
Los Ingrávidos (Tehuacán) est un collectif de cinéma mexicain né en 2012 pour démanteler la grammaire audiovisuelle commerciale et corporative et son idéologie intégrée. Le collectif s’inspire des avant-gardes historiques, et de leur engagement à utiliser à la fois la forme et le contenu contre des réalités aliénantes. Leurs méthodes combinent les supports numériques et argentiques, les interventions sur les archives, la mythologie, l’agitprop, les protestations sociales et la poésie documentaire. Leurs expérimentations radicales sur les dispositifs documentaires et cinématographiques produisent des images, tant visuelles qu’auditives, qui sont des possibilités politiques à part entière.