12/02/2020 @ 19:30
de Djibril Diop Mambety
1973 | Sénégal | 85'
Mory, jeune berger un peu marginal, et Anta son amoureuse, etudiante provoquante, revent de quitter le Sénégal pour Paris. Pour réaliser leur rêve, il ne leur manque que l’argent du voyage. Mory decide de se le procurer par des moyens peu orthodoxes.
Au Sénégal, la hyène est symbole de marginalité, comme nos deux voyageurs ou comme la moto, surmontée de cornes de buffle. Mais le titre peut également être compris comme « Touki bu nu buki » « un voyage qui a été hyénisé » et la hyène n’est plus seulement les personnages du film, mais Djibril Diop Mambety lui-même.
La base de son langage de rupture est la parodie, art de superposition ou de contrepoint. En grec, parodia signifie l’imitation bouffonne d’un chant poétique. On ne saurait mieux décrire la façon dont Mambety se joue avec lyrisme et sans les renier de choses sérieuses.
Ces choses sérieuses que sont la politique, la fascination pour l’ailleurs et l’ancrage dans les racines, il les place à la lumière de la hyène : une affirmation de soi dont l’anticonformisme sait reconnaître la pertinence de sa culture pour le temps présent.
Restauré en 2008 par la World Cinema Foundation de Martin Scorsese, primé au festival de Cannes 1973 (Prix de la critique internationale), Touki Bouki est régulièrement considéré comme l’un des films fondateurs d’un nouveau cinéma africain.
Informations pratiques :
🕘 Ouverture des portes de La clef revival 🔑 à 19h30
Lancement de la séance à 20h00
34, rue Daubenton – Paris 5e
💰 Prix libre