The Penthouse / The Homecoming

« L’une des choses merveilleuses au cinéma et qu’on n’a pas réellement utilisée, est, à mon avis, la possibilité d’en venir directement au fait, directement au fait visuel sans tous ces intermédiaires inutiles, verbaux, explicatifs, sans toutes ces précisions qu’on trouve dans beaucoup de films. » (Entretien avec Joseph Losey, Revue Présence du Cinéma, n° 20, mars 1964)

THE HOMECOMING (LE RETOUR) de Peter Hall_1973_Grande-Bretagne_114′

L’apport de Pinter au cinéma est passionnant d’autant plus qu’il est difficilement mesurable ! Des Visiteurs à Funny Games. De Penthouse (par l’intermédiaire de Scott Forbes sous influence) à Open Season. De L’Anniversaire de William Friedkin à Étrange séduction de Paul Schrader. De Joseph Losey (The Servant, Accident, The Go-Between) à Gaspar Noé (Irréversible a fortement été inspiré par Trahisons).

L’intérêt particulier de Homecoming (Le Retour) est que cette pièce féroce, la plus brutale de Pinter, a été réalisée par Peter Hall avec l’étroite collaboration de l’auteur. C’est presque une mise en scène cinématographique de Pinter. Et la fameuse musique de chambre si vantée du grand dramaturge anglais cède le pas à une coupe réglée du monde, à un implacable règlement de comptes, joué avec une intense concentration, mais aussi une violence qu’on associe peu à Pinter. C’est une pièce sur la haine. Une famille londonienne de fauves reclus, tous mâles, et qui vivent dans la crainte et le mépris du père, un boucher tyrannique, se voit secouée par le retour passager d’un frère cadet, l’intellectuel du clan, revenu professeur des Amériques, et qui leur présente sa jeune épouse.