Surveiller l’État

27/10/2021 @ 19:30

sélection de courts-métrages (en présence des réalisateurs)

Une sélection de court-métrages ayant pour objectif de proposer des pistes de réflexions sur les violences commises par l’Etat: comment entrer en résistance, se défendre, et contrer l’impunité? Chaque film propose sa perspective intime et sensible sur ces questions.

Nous parlerons également du projet Index, un laboratoire d’enquête et d’expertise indépendant sur des affaires de violences policières.

AU PROGRAMME:

SCUM MUTATION – Ov, 2020, 10′

« Ce film est une mémoire traumatique, un témoignage. Ce cri d’une blessure individuelle et sociétale expose à nos yeux spectateurx une autre façon d’envisager notre réalité, atomisée, étouffée, qu’on ne se figure plus. Ce film nous confronte, nous met face à nos responsabilités, ou sous un autre angle, nous invite à renverser notre condition de victime. Nous y sommes pris, témoin(s) et sujet(s), à questionner notre rapport tentaculaire, intime et collectif à la violence. Ce film est une pulsion de survie. Ce film est aussi mon hommage aux êtres qui ont, sont ou seront un jour dépossédéx d’eux-même. » Ov.

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LE TRANSFORMATEUR – Pierre Edouard Dumora, 2021, 35′

« Novembre 2009. Je marche de l’appartement de mon enfance dans le 16ème arrondissement de Paris au transformateur électrique de Clichy-sous- Bois où sont morts brûlés Zyed Benna et Bouna Traoré le 27 octobre 2005, poursuivis par la police. Leur mort a déclenché les émeutes de banlieues de 2005. Des beaux quartiers jusqu’au transformateur, il y a quatre heures de marche. » Pierre-Edouard Dumora.

En présence de Pierre-Edouard Dumora

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EMBEDDED – Alain Declercq, 2009, 8′

Document filmé en caméra cachée, aux côtés des forces de l’ordre, lors de manifestations étudiantes organisées Place d’Italie à Paris en 2006.

Embedded montre, davantage qu’une manifestation houleuse, une progressive infiltration de l’artiste au sein des forces de l’ordre qui se termine brutalement, par un coup de matraque porté sur le caméraman démasqué.

Alain Declercq a, pour les besoins de ce film, étudié les manœuvres policières lors de tels évènements, et notamment le mouvement des policiers en civils infiltrant d’abord les manifestants et se retrouvant ensuite auprès des CRS lors des charges finales.

Embedded
résulte d’une opération d’infiltration d’infiltrés et témoigne sur le vif comme sur le fil de la confusion des rôles lors des affrontements urbains contemporains.

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CONTRAINDRE – fleuryfontaine, 2020, 11′

Un personnage raconte la répression policière en France, la place qu’il tient dans la société et ses efforts pour y échapper, croisant témoignage fictif et discours analytique. Il apparaît tout le long du film dans de multiples situations, se débattant seul contre des forces invisibles.

Tous les mouvements de ce personnage fictif ont été captés numériquement par des danseuses réinterprétant des scènes d’agressions policières d’après vidéo. Cet ensemble mouvant édifie un portrait aux visages multiples, dont la souffrance est la somme de toutes les violences perpétrées par l’état français et sa police.

Contraindre met en regard ces séquences avec la notion de « théâtre d’opération », terme militaire servant à penser la guerre tout en la gardant circonscrite à un territoire. Les corps comme l’espace se disloquent sous l’action des agresseurs qui n’apparaissent pas à l’image.

En présence de fleuryfontaine

Informations pratiques :

🕘 Ouverture des portes de La clef revival 🔑 à 19h30
Lancement de la séance à 20h00
34, rue Daubenton – Paris 5e
💰 Prix libre