Les Tripes au soleil

Après avoir réalisé en 1957, presque à chaud, le 1er film sur la Guerre d’Indochine à laquelle il participa comme reporter, Claude Bernard-Aubert s’attela à la question du racisme. Avec « Les Tripes au soleil » (1959), film oublié de La Nouvelle Vague, il prit tous les risques en concevant ce pamphlet comme un coup de poing dans la gueule de la bienséance bourgeoise et franchouillarde.

Après une interdiction totale qui dura un an, « Les Tripes au soleil » provoqua un scandale dont on a peine à imaginer l’ampleur
aujourd’hui. La Centrale Catholique décréta que voir ce film était un « péché mortel », la presse d’extrême droite poussa des cris d’orfraie en défendant l’idée que les Français n’étaient en rien racistes, que c’était un complot de Moscou, les pudibonds hurlèrent évidemment à la pornographie et Jean-Luc
Godard décréta « qu’en ces jours anniversaires de la mort de Stroheim, le cinéma français a besoin de garçons comme Claude Bernard-Aubert qui pètent de santé ».

La Clef montrera la version originale française, numérisée par Bernard-Aubert quelques mois avant sa mort en juin 2018.

Avec Jacques Richard, Grégoire Aslan, Toto Bissainthe, Guy Préjean, Milly Vitale, Roger Blin, Alice Sapritch, etc.
Musique : André Hodeir
(1h38, N.&B)