À bientôt j’espère // Classe de lutte

12/10/2021 @ 19:30

films collectifs, 1968-1969, 105'

« Tout est parti de l’idée que la culture étant ce qui nous manquait, elle représentait pour un nous un besoin, elle devenait cet outil qui devait nous permettre d’exister dans la dignité. […] Même si toute l’histoire du monde ouvrier est une suite de luttes pour la dignité, notre différence était de ne pas limiter celles-ci aux seules conditions du travail, mais de les étendre au contraire à l’ensemble de la vie quotidienne, à notre place dans la société, à la possibilité de s’exprimer. Il s’agissait donc d’une dignité globale, d’un combat culturel. »

– Henri Traforetti, alors ouvrier gréviste de la Rhodiacéta

À BIENTÔT J’ESPÈRE

Chris Marker et Mario Marret, 1968, 55′

En mars 1967, une grève éclate à l’usine Rhodiaceta de Besançon. Le discours des grévistes se distingue par une attention égale aux revendications sociales et aux préoccupations culturelles. Il ne s’agit plus seulement de lutter pour le salaire ou la sécurité de l’emploi, mais d’exiger pour la classe ouvrière un nouveau mode de vie.

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LA CHARNIÈRE

documentaire sonore d’Antoine Bonfanti, 13′

L’enregistrement des débats suivant la projection d’À bientôt j’espère aux ouvrier.e.s de la Rhodiacéta, le 27 avril 1968. Réunis dans la salle des fêtes de Palentes-les-Orchamps, les travailleurs.ses expriment leur mécontentement face au récit d’une lutte qu’ils estiment tantôt trop austère, tantôt trop romantique. C’est de ces discussions que naît le projet des ‘groupes Medvedkine’, qui vise à enseigner aux ouvrier.e.s le maniement des techniques cinématographiques pour leur permettre se représenter elles et eux-mêmes.

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CLASSE DE LUTTE

groupe Medvedkine de Besançon, 1969, 37′

Réalisé collectivement, Classe de lutte naît des erreurs d’À bientôt j’espère. C’est un portrait d’une ouvrière, Suzanne Vedet, en militante, là où le documentaire de Marker et Marret ne lui laissait que peu la parole et la représentait surtout comme une femme au foyer. Dans un même mouvement, elle se réapproprie à la fois son image et son existence – car c’est en partie le travail des groupes Medvedkine qui a permis à Suzanne d’assumer son envie de lutter, comme l’affirme la phrase peinte au mur de la Maison du peuple de Besançon – « Le cinéma n’est pas une magie c’est une technique et une science ; une technique née d’une science et mise au service d’une volonté : la volonté qu’ont les travailleurs de se libérer. »

Tous nos remerciements à Iskra pour leur soutien à cette séance.

Informations pratiques :

🕘 Ouverture des portes de La clef revival 🔑 à 19h30
Lancement de la séance à 20h00
34, rue Daubenton – Paris 5e
💰 Prix libre