07/07/2020 @ 19:30
Glitterbug de Derek Jarman & Death in the Port Jackson Hotel
Né il y a 40 ans d’une occupation illégale mené par un mouvement de squatteur, le cinéma CAVIA reste encore aujourd’hui géré par une équipe entièrement bénévole. Ce cinéma de 40 places propose des films différents, des festivals engagés et diffuse le plus possible en pellicule.
Le programmateur Jeffrey Babcock et une équipe de bénévoles ont préparés deux programmes de films inédits sous-titrés pour l’occasion !
Séance 1/2 ▬ Les pépites insolites de Jeffrey Babcock
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de Ed Van Der Elsken
36min | 1972 | VOSTFR
Film documentaire du photographe néerlandais Ed Van Der Elsken, sur l’artiste graphique australienne Vali Myers. Il raconte l’histoire de sa vie dans les rues de Paris dans les années 50, lorsqu’elle traînait défoncée à l’opium dans les cafés de St Germain-des-près. Plus tard, elle crée son propre monde près de Positano, dans le sud de l’Italie. Un véritable voyage de l’esprit d’esthétiques et d’idées.
de Derek Jarman
60min | 1994 | Bande son de Brian Eno
Ce film explore le côté plus poétique et artistique de Jarman, et a été essentiellement monté par Jarman sur son lit de mort. Son dernier travail a été décrit comme un « journal intime Glam Punk », avec une sensation enlevée de mélancolie, embrassant tous les marginaux qui ont créé leur propre communauté.
Glitterbug est composé de 15 années de montage de films super-8 tournés dans les années 70 et 80 pour évoquer de façon émouvante une génération, vue à travers la caméra de l’artiste et cinéaste Derek Jarman. Ce film-collage poétique est réglé sur une bande sonore composée et enregistrée pour le film par Brian Eno. Le spectateur est pris dans un déluge de petits portraits et de détails…. instantanés de ceux avec qui il a partagé sa vie. Un portrait nostalgique, intime et touchant d’amitié et de temps heureux. Tilda Swinton est bien sûr l’un des visages qui s’enflamment comme par magie dans ces images vacillantes. Avec des images de chez elle et dans la rue, de concerts et de défilés de mode, sur le plateau de tournage de son premier long métrage Sebastian, des scènes de jardins et de labyrinthes.
La réponse d’un spectateur : « Les super-huit de Jarman capturent sans cesse des images d’étrangers, et il est clair que ce sont des sujets occasionnels pour son œil. Ce sont des gens qu’il connaît, ou qui le connaissent, ou qui sont à l’aise dans son monde. L’aspect artisanal, la nature personnelle de ce projet, fait que tous ceux qui y participent, même s’ils ne sont pas vraiment ses proches, finissent par l’être. Le ton de familiarité, même si aucun mot n’est prononcé, même si beaucoup ne sont que brièvement à l’écran, évoque un sentiment de communauté. Ce sentiment crée comme une piqûre dans les yeux et un désir intense que je ne peux presque pas supporter ».
Informations pratiques :
🕘 Ouverture des portes de La clef revival 🔑 à 19h30
Lancement de la séance à 20h00
34, rue Daubenton – Paris 5e
💰 Prix libre
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A PROPOS DE JEFFREY BABCOCK
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En grandissant dans les paysages surréels et sombres des banlieues des grandes villes, témoin de la disparition de tous les leaders alternatifs, Jeffrey a rapidement été désillusionné par le soi-disant rêve américain. Après avoir étudié l’histoire de l’art et le cinéma (sous la direction de David Bordwell et Stan Brakhage), il a immédiatement abandonné l’Amérique pour l’Europe. Quand Orson Welles a fait de même en 1947 et qu’on lui en a demandé la raison, il a simplement répondu : « parce que j’ai choisi la liberté ». Une fois sur pied à Amsterdam, Jeffrey a lancé une série de performances autour de ses courts métrages super 8, et a tourné en Belgique, en Italie, en Allemagne, en Russie, en Mongolie et au Japon.
En raison de la commercialisation et de la gentrification des salles de cinéma à Amsterdam dans les années 1990, il s’est dit que nous n’avions pas un vrai besoin de films et de cinéma mais plutôt de cinéma alternatifs (des lieux associatifs dans lesquels voir les films). Au cours des 14 dernières années, il a travaillé comme activiste culturel, stimulant le côté créatif et réflexif du cinéma plutôt que le côté financier. Dans ce but, il a aidé à créer un circuit de cinémas clandestins dans plus de 30 espaces, en ré-imaginant les salles de cinéma dans des anciennes écoles, des églises, des bibliothèques squattées, des bunkers de guerre nucléaire, des salles de concert et des bureaux.
Jeffrey introduit chaque séance qu’il organise par un contexte biographique, historique, esthétique ou philosophique. Ces dernières années, il a également co-écrit une série de livres, dont Screening as an Ideology (2012), Séances (2016), Cinema Ludens (2016) et Cinebulletins (2018). Tous ces livres dressent une topographie des films oubliés, mais défendent également une approche militante de la re-diffusion du cinéma. Il y défend l’idée que le cinéma ne doit pas être une activité passive qui berce le spectateur dans l’évasion, mais plutôt une expérience qui nous aide à nous engager dans le monde qui nous entoure.
Pour cette soirée, Jeffrey a fait le voyage d’Amsterdam avec une mystérieuse sélection de pierres précieuses de sa collection privée qu’il présentera à La Clef.