11/03/2020 @ 19:30
avec Xavier Christiaens
Ce mercredi 11 mars nous aurons la chance d’accueillir le réalisateur belge Xavier Christiaens à La Clef pour double une séance exceptionnelle avec deux de ses films : Le goût du Koumiz et La Chamelle Blanche, issus des ses voyages.
Xavier Christiaens est un réalisateur un peu « hors-norme », au sens où il fait du documentaire depuis un point de vue subjectif, présentant dans ses films les mondes qu’il traverse à partir de sa propre expérience et de sa sensibilité. Tout en auto-production grâce à sa société Ostrov Films (https://www.ostrov-films.org/), mélangeant cinéma expérimental, imaginaire de science-fiction et musique concrète, il nous fait découvrir les hauts plateaux du Kyrgyz et l’univers en désintégration du post-soviétisme, où l’Histoire se perd dans les méandres d’une réalité sans points d’attache.
Son travail unique en son genre reste malheureusement trop méconnu à ce jour, et il nous importait de défendre cette esthétique et cette manière différente de faire du cinéma dans un lieu comme La Clef.
Au programme :
20h00
Le Goût du Koumiz
Belgique | 2003 | 56 minutes | Mini DV
Le train, en ouverture de ce voyage intérieur. La steppe défile, une coccinelle obstinée butte contre la vitre. Puis le voyage mental de la prime enfance du narrateur Kolia : un campement d’été dans les montagnes, yourtes et chevaux libres scellant leur alliance séculaire. En voix off, Kolia tente de rassembler sensations et souvenirs épars qui ont présidé à la déportation de son père. Dans un étrange sommeil éveillé, les souvenirs affluent de manière libre et décousue. Se frayant le chemin dans les herbes folles de la culpabilité, une conscience singulière émerge.
Le Goût du Koumiz
Belgique | 2003 | 56 minutes | Mini DV
Le train, en ouverture de ce voyage intérieur. La steppe défile, une coccinelle obstinée butte contre la vitre. Puis le voyage mental de la prime enfance du narrateur Kolia : un campement d’été dans les montagnes, yourtes et chevaux libres scellant leur alliance séculaire. En voix off, Kolia tente de rassembler sensations et souvenirs épars qui ont présidé à la déportation de son père. Dans un étrange sommeil éveillé, les souvenirs affluent de manière libre et décousue. Se frayant le chemin dans les herbes folles de la culpabilité, une conscience singulière émerge.
21h30
La Chamelle Blanche
Belgique | 2006 | 52 minutes | Mini DV
« Et si, revenant de son voyage dans le temps, Ulysse n’avait retrouvé du monde et de sa vie que des bribes indéchiffrables, des pièces rompues, des paysages mouvants et sombres, des souvenirs griffus comme des échardes ? C’est à peine si sa propre chambre lui est restée familière, avec sa télévision toujours allumée, la cuisinière, la fenêtre, et puis sa femme qui dort. Tout autour s’est organisé un désordre troublant où les yeux et les oreilles semblent toujours en attente, comme prisonniers de ces fragments d’un réel si tenace, obtus, incontournable et cependant mensonger, fuyant, opaque.
La Chamelle Blanche
Belgique | 2006 | 52 minutes | Mini DV
« Et si, revenant de son voyage dans le temps, Ulysse n’avait retrouvé du monde et de sa vie que des bribes indéchiffrables, des pièces rompues, des paysages mouvants et sombres, des souvenirs griffus comme des échardes ? C’est à peine si sa propre chambre lui est restée familière, avec sa télévision toujours allumée, la cuisinière, la fenêtre, et puis sa femme qui dort. Tout autour s’est organisé un désordre troublant où les yeux et les oreilles semblent toujours en attente, comme prisonniers de ces fragments d’un réel si tenace, obtus, incontournable et cependant mensonger, fuyant, opaque.
Alors, sans doute, le spectateur de La Chamelle blanche pressent ce qu’être « étranger au monde » veut dire, comme poids de solitude sans doute, mais aussi comme tension de découverte, comme envie de retrouver son passé, comme désir de trouver une place viable. Peu de choses pourtant viendront à son secours. Un camion s’enfonce dans le paysage comme un bateau dans la mer. Une femme en robe à fleurs se baigne dans une mer de sang. Un enfant nous regarde de ses yeux étonnés. Il y a, sur le sol, la carcasse tordue d’une étrange machine soviétique.
Xavier Christiaens aura inventé là une nouvelle façon de se souvenir, de remonter le temps par à-coups singuliers, par lames de fond, par « apparitions » négatives, ravalant le passé comme une chanson que l’on dirait à l’envers. Et sans doute y a-t-il dans son film quelque chose d’un peu monstrueux. C’est là le fait de toutes les œuvres fortes, qui ne laissent pas le spectateur en repos.
Mais quelle récompense aussi, lorsque au détour de ce chemin abrupt apparaissent régulièrement des moments d’une grâce dont on n’aurait pas même osé rêver. Il y a dans La Chamelle blanche des « apparitions » comme on en voit peu au cinéma. »
(Olivier Smolders)
Mais quelle récompense aussi, lorsque au détour de ce chemin abrupt apparaissent régulièrement des moments d’une grâce dont on n’aurait pas même osé rêver. Il y a dans La Chamelle blanche des « apparitions » comme on en voit peu au cinéma. »
(Olivier Smolders)
Les deux films seront suivis d’une discussion avec le réalisateur.
Informations pratiques :
🕘 Ouverture des portes de La clef revival 🔑 à 19h30
Lancement de la séance à 20h00
34, rue Daubenton – Paris 5e
💰 Prix libre