DRAGON FLY EYES

Un moine bouddhiste. La marche la plus lente du monde. Un burger à manger. Dans Walker, Tsai Ming Liang revisite la performance du burger d’Andy Warhol dans une version étirée qui lorgnerait presque avec « 24 hour psycho »… si ce n’est que cette lenteur est ici performée ! Un paradoxe poétique joliment mis en scène à Hong Kong, dans un environnement urbain saturée de vitesse.

 DRAGON FLY EYES de Xu Bing (2017) – 81′ / Chine / Vo sous-titrée anglais

Dragonfly Eyes raconte une histoire d’amour entre Qing Ting, une moniale défroquée, et Ke Fan, un mauvais garçon. Ils se rencontrent dans une centrale laitière et, par amour pour elle, il kidnappe une vache. Elle décroche un job dans un pressing, lui avec des truands. Il finit par ébouillanter Qing Ting. En sortant de prison, il la recherche en vain, avant de comprendre que, après la chirurgie plastique que ses brûlures ont nécessitée, Qing Ting a changé de visage. Sous le nom de Xiao Xiao, elle est devenue une star du Net…

Ecrire un long métrage de fiction à partir d’images entièrement issues de la télésurveillance et des webcams, tel est le protocole du premier film réalisé par Xu Bing, l’une des figures les plus radicales de la génération conceptuelle des années 1980 en Chine. C’est un espace de dérive que revendique l’artiste, « un film de post-surveillance » où le contrôle change de camp pour nourrir un regard halluciné et poétique sur le monde contemporain (Télérama)

Sélectionné à Locarno en 2017, le film est inédit dans les salles françaises