20/09/2021 @ 18:00
deux films et une rencontre avec l'Assemblée contre les Centres de Rétention Administrative
à 18h
À L’USAGE DES VIVANTS de Pauline Fonsy, 2019, 25′
Fuyant le Nigéria, Semira Adamu est arrivée en Belgique en 1998. Détenue dans un centre fermé proche de l’aéroport de Bruxelles, elle meurt étouffée avec un coussin lors d’une sixième tentative de rapatriement forcé. Vingt ans après, Pauline Fonsny remet en scène cet « assassinat d’État » qui avait secoué le plat pays et conduit à la démission du ministre de l’Intérieur de l’époque. Le récit de À l’usage des vivants, mené à deux voix, est structuré par le témoignage de Semira – incarnée à l’écran par la peintre nigériane Obi Okigbo – et en voix off, l’adaptation d’un texte que la poétesse belge Maïa Chauvier a écrit après le décès de la jeune femme.
Pour contourner l’interdiction de filmer dans les centres, la cinéaste a fait appel à des maquettes qui permettent de visualiser la topographie précise des lieux où sont encore parqués les demandeurs d’asile. Au terme de cette puissante évocation documentaire, le constat est amer. Les « barbelés de la honte » se sont multipliés, des policiers peuvent ouvrir le feu sur une camionnette transportant des exilé-e-s et tuer une fillette de deux ans, sans être inquiétés.
Séance accompagnée d’un infokiosque et suivie d’une discussion avec l’Assemblée d’île-de-France contre les Centres de Rétention Administrative (CRA)
et à 20h
SCUM d’Alan Clarke, 1979, 98′
ATTENTION : certaines scènes violentes peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.trices.
Toute la mise en scène froide d’un pénitencier pour jeunes cloisonne, serre les cadres autour des adolescents déjà confinés de sorte à ce qu’ils ne puissent avoir aucune latitude expressive et personnelle. La dictature qui y règne, non seulement, installe les préjugés chez les jeunes reclus, et les maintient, mais justifie aussi tout leur débordement de pure violence comme un exutoire désespéré, et salutaire ! En effet, quand l’un des jeunes personnages du film passe à l’acte en réglant ses comptes coups pour coups, il est filmé caméra à l’épaule, libérant enfin le plan de son cadre fixe et répressif.
Tout lieu représentatif du pouvoir qui justifie la violence pose évidemment la question, pour ne pas dire l’affirmation, de sa destitution… Pour l’anniversaire des 2 ans de l’occupation du cinéma La Clef, quel film de mieux que Scum pour représenter notre colère face à l’immobilisme du propriétaire, le cynisme du Groupe SOS et la roublardise de la Ville de Paris ?
Informations pratiques :
🕘 Ouverture des portes de La clef revival 🔑 à 18h00
Lancement de la séance à 18h30
34, rue Daubenton – Paris 5e
💰 Prix libre