03/12/2019 @ 19:30
Mostafa Derkaoui
1974 76mn et 1969 5mn muet en noir et blanc
Un cinéma marocain de résistance :
« De quelques événements sans signification » (1974) est le premier film professionnel de fiction de Mostafa Derkaoui. Il y propose un premier développement du projet esthétique qu’il a rêvé et médité lors de ses années étudiantes en Pologne (Lódz) : un art virevoltant, libéré de la linéarité du cinéma classique ; un art militant, engagé, ancré dans ces années de tiers-mondisme et de « révolte mondiale de la jeunesse » ; mais aussi un art auto-référentiel, inquiet de la puissance et des limites du cinéma.
Un art empêché, surtout : dédié aux apories du jeune cinéma national marocain, aussi bien qu’à la violence qu’engendre la misère sociale, « De quelques événements sans signification » fut en effet interdit après une unique projection parisienne en 1974. Longtemps cru disparu, il a été retrouvé et restauré par Léa Morin de L’Observatoire Casablanca et par le Centre de Conservation et de Restauration de la Filmoteca de Catalunya.
Derkaoui y construit une esthétique de la focale longue, qui brouille les repères entre niveaux de réalité ; le free-jazz virevoltant de la bande-son achève de confondre toute lecture univoque. Ce film n’a de cesse de relancer la question qu’il pose : que peut, véritablement, la caméra ?
« De quelques événements sans signification » (1974) est le premier film professionnel de fiction de Mostafa Derkaoui. Il y propose un premier développement du projet esthétique qu’il a rêvé et médité lors de ses années étudiantes en Pologne (Lódz) : un art virevoltant, libéré de la linéarité du cinéma classique ; un art militant, engagé, ancré dans ces années de tiers-mondisme et de « révolte mondiale de la jeunesse » ; mais aussi un art auto-référentiel, inquiet de la puissance et des limites du cinéma.
Un art empêché, surtout : dédié aux apories du jeune cinéma national marocain, aussi bien qu’à la violence qu’engendre la misère sociale, « De quelques événements sans signification » fut en effet interdit après une unique projection parisienne en 1974. Longtemps cru disparu, il a été retrouvé et restauré par Léa Morin de L’Observatoire Casablanca et par le Centre de Conservation et de Restauration de la Filmoteca de Catalunya.
Derkaoui y construit une esthétique de la focale longue, qui brouille les repères entre niveaux de réalité ; le free-jazz virevoltant de la bande-son achève de confondre toute lecture univoque. Ce film n’a de cesse de relancer la question qu’il pose : que peut, véritablement, la caméra ?
La projection sera précédée d’un court-métrage étudiants inédit vieux de 50 ans, qui questionne déjà la nécessité et les limites de l’engagement dans l’effervescence des années 1960-70.
Projection en présence de Léa Morin et Abdelkader Lagtaa (sous réserve).
« L’ombre des autres » (Cień wśród innych)
Abdelkader Lagtaa
5’ – fiction – Pologne – 1969 – muet, n et b
Un réfugié politique marocain reçoit une carte postale de la « Brigade spéciale de liquidation des ennemis politiques ». Il erre dans la ville de son exil et se souvient de son engagement passé.
Abdelkader Lagtaa
5’ – fiction – Pologne – 1969 – muet, n et b
Un réfugié politique marocain reçoit une carte postale de la « Brigade spéciale de liquidation des ennemis politiques ». Il erre dans la ville de son exil et se souvient de son engagement passé.
« De quelques évènements sans signification »
Mostafa Derkaoui
76’ – fiction – Maroc – 1974
Casablanca, 1974 : un réalisateur interroge les passants sur ce que devrait être le cinéma marocain. Les réponses fusent, contradictoires, à l’image des personnes interrogées. L’équipe discute : que devrait être un cinéma national indépendant, entre expérimentation formelle et représentation sociale, exemples cosmopolites et rejet du regard français ? Mais surgit un jeune homme dont le destin se nouera hors-champ.
Mostafa Derkaoui
76’ – fiction – Maroc – 1974
Casablanca, 1974 : un réalisateur interroge les passants sur ce que devrait être le cinéma marocain. Les réponses fusent, contradictoires, à l’image des personnes interrogées. L’équipe discute : que devrait être un cinéma national indépendant, entre expérimentation formelle et représentation sociale, exemples cosmopolites et rejet du regard français ? Mais surgit un jeune homme dont le destin se nouera hors-champ.