En résumé
Dans un décor historique, avec 2 salles de projection et un total de 600 m2 de surface dans le Quartier Latin de Paris, l’association La Clef Revival, au casting riche d’artistes, de cinéastes, de citoyen·ne·s issu·e·s des lieux alternatifs, d’étudiant·e·s et de riverain·e·s, a rallumé les projecteurs du cinéma La Clef en septembre 2019. En plus de 2 ans, plus de 600 séances dont 12 en plein air, 25 000 spectateur·trice·s, 17 000 adhérent·e·s, plus de 150 invité·e·s, 130 bénévoles et plus de 40 programmateur·trice·s ont contribué à la renaissance de ce cinéma.
Leur objectif est simple : sauver le Cinéma La Clef et en faire un lieu d’intérêt général, un bien commun.
Table des matières
La feuille de route repose sur l’expérience du lieu par les membres de l’association La Clef Revival ; sur le fonctionnement du lieu associatif, bénévole, et ouvert à toutes et à tous ; sur la gouvernance horizontale au sein de laquelle les décisions sont prises collectivement au quotidien, par des groupes de travail (administration, accueil, programmation, communication, support technique…) rotatifs.
La pratique du prix libre, la mise à disposition des locaux et l’animation d’ateliers ouvrent le lieu tant au public qu’aux professionnel·le·s précarisé·e·s.
L’intention est de pérenniser le lieu et sa fonction artistique et sociale, à travers le modèle déployé depuis la réouverture du cinéma La Clef. L’association La Clef Revival lie à son travail artistique un travail structurel, afin de sortir durablement le lieu de la spéculation immobilière et de l’inscrire dans un projet d’intérêt général.
“ L’époque n’a pas réussi à se défaire de tous ces éclats de résistance qui, même fragiles et minoritaires, sauvent ce que le cinéma peut, et pourra toujours être.
Et la Clef est encore là, petit îlot d’une résistance bravache et donquichottesque. Alors que le devenir zombie du monde semble en voie d’achèvement, il y a, et il y aura toujours à la Clef un film à partager, à discuter, à rêver avec quelques joyeux survivants. ”
— JEAN-GABRIEL PÉRIOT
Avant-propos
Le cinéma La Clef est un cinéma historique, situé au cœur de Paris et né dans la mouvance de mai 68. Pendant presque cinquante ans, ce lieu a attiré un large public par sa programmation diversifiée, ses tarifs bas, ses débats avec des cinéastes, l’accueil de festivals et d’associations du monde entier.
Le désir de se retrouver en salle n’a jamais été aussi vif, malgré l’individualisation du visionnage des films permise par les innovations technologiques. Après les vagues d’isolement liées à la pandémie, ce désir de vivre collectivement le cinéma est, nous le pensons, plus grand que jamais. Il doit être entretenu par des propositions audacieuses et ouvertes vers les spectateur·ice·s.
En région parisienne, parallèlement aux complexes cinématographiques dont la programmation est de plus en plus homogène, de nombreux collectifs élaborent des salles alternatives et y organisent des projections gérées bénévolement et à prix libre. Ils réaffirment ainsi la fonction sociale du cinéma en favorisant les rencontres et les échanges autour des films. Dans une optique relativement proche de la grande époque des ciné- clubs, qui ont tant compté pour une génération de cinéastes, on peut y découvrir des objets cinématographiques rares. Il existe aussi des cinémas établis offrant une programmation originale et indépendante, comme c’est le cas du Gran Lux à Saint-Étienne, de l’Univers et de l’Hybride à Lille, du Nova à Bruxelles, du Cavia à Rotterdam, du Off Kino à Bielefeld, membres du Réseau Kino Climates en Europe*, ou encore du Vidéodrome 2 à Marseille.
Le cinéma La Clef a vu se concrétiser, au cœur de Paris, une utopie liée à la création : c’est un lieu totalement indépendant, ouvert à tou·te·s, collectif dans sa programmation, horizontal dans son organisation et à but non lucratif. L’association La Clef Revival, et son travail accompli depuis plus de deux ans, représentent une proposition pérenne et réaliste : c’est le projet que nous souhaitons défendre ici.
* Membres du réseau Kino Climates en France et partout en Europe, ces salles défendent une programmation totalement indépendante et collective. La plupart des structures fonctionnent majoritairement sous le régime du bénévolat. Le Cinéma La Clef Revival fait partie de ce réseau depuis le début de l’année 2020.
Association La Clef Revival
Histoire de l’occupation
Le 20 septembre 2019, des personnes issu·e·s de lieux alternatifs, de collectifs de cinéastes et d’artistes, et des programmateur·ice·s de festivals, soutenu·e·s par le comité de spectateur·ice·s « Laissez-nous La Clef ! », se sont engagé·e·s dans l’occupation du cinéma du 34 rue Daubenton à Paris afin de ressusciter le bâtiment, à l’abandon depuis avril 2018. De ce projet commun est née une association qui compte désormais des milliers de membres et spectateur·ice·s, plus d’une centaine de bénévoles et une cinquantaine de membres actif·ve·s qui s’occupent de la gestion du lieu. L’équipe ainsi constituée défend un lieu indépendant et associatif, portée par la volonté partagée de préserver ce bien considéré d’intérêt commun.
Dès le lendemain de l’entrée dans les lieux, un film différent est proposé chaque soir à prix libre, sans hiérarchie de genre, de durée ni de moyens de production. Les films sont systématiquement montrés avec l’accord de leurs ayants droit. La programmation est décidée lors d’une réunion mensuelle des programmateur·rice·s bénévoles, ouverte à tous et à toutes. Une importance majeure est accordée à la présentation des films par leurs auteur·ice·s, débouchant sur des rencontres et discussions avec le public. L’activité du cinéma La Clef compte à ce jour plus de 600 projections, 17 000 adhérent·e·s et près de 25 000 entrées en un an.
L’initiative est soutenue par de nombreux·ses cinéastes, institutions culturelles, festivals de cinéma, sociétés de distribution, professionnel·le·s du cinéma et par la Mairie de Paris et du Ve arrondissement. Les médias relaient largement – en témoigne l’épaisse revue de presse. Malgré les nombreux soutiens et l’effervescence créée par cette occupation, le propriétaire porte plainte et l’association est condamnée à quitter les lieux. Confortée par le nombre croissant de spectateur·ice·s, elle décide cependant de maintenir l’occupation en attendant le procès en appel. L’équipe bénévole poursuit les projections publiques quotidiennes et renforce ses liens avec le milieu cinématographique (partenariats avec des festivals, rencontres avec le CNC et la Mission Cinéma de Paris, évènements avec la SRF, tables rondes autour de la diffusion et la distribution de films à Paris…), attestant l’importance d’un cinéma associatif.
“Cette salle de cinéma est devenue en quelques mois l’épicentre de la cinéphilie française.”
— SAÏD BEN SAÏD
En octobre 2020, la justice confirme la légitimité de l’occupation en reconnaissant l’existence de l’association, en liquidant son astreinte et en lui octroyant 6 mois de délai pour se pérenniser. Les bénévoles de l’association continuent de diversifier l’activité du lieu (projections en plein air, radios éphémères… ).
Un fonds de dotation est créé, qui récolte rapidement une somme conséquente, mais le propriétaire s’obstine à ne pas considérer l’association comme un repreneur possible, et signe en décembre 2020 un contrat de vente avec le Groupe SOS que rien n’engage à maintenir une activité culturelle dans le bâtiment.
En septembre 2021, le collectif saisit le Juge de l’Exécution pour tenter de surseoir à son expulsion. En décembre, il fait appel de la décision défavorable rendue en première instance : l’association est encore aujourd’hui en procédure, la date de comparution ayant été fixée au 3 juin 2022.
Expérience & Diversité
Le regroupement de collectifs expérimentés (le DOC!, le POST, Jardin Denfert, Les Froufrous de Lilith, le SMAC, le CJC, Curry-Vavart) a donné vie à une association hybride. De la production à la diffusion cinématographique, en passant par la gestion de lieux culturels, la relation aux médias et aux politiques, la mise en place et la communication d’événements, le croisement de nos compétences complémentaires a allumé l’étincelle manquante aux projecteurs du cinéma La Clef. Nous entretenons le bâtiment, avons pu réhabiliter les lecteurs DCP grâce à l’intervention de la société 2AVI (qui assurent le plein- air de La Villette), le système son 5.1 et les projecteurs 35mm. Leur maintenance, tout comme celle du lieu, est assurée grâce à la formation régulière des bénévoles par les nombreux·ses professionnel·le·s du cinéma qui participent volontairement à cette occupation : cinéastes, producteur·ice·s, projectionnistes, distributeur·ice·s… À travers une organisation horizontale des groupes de travail, l’association se fortifie, accueille les nouveaux bénévoles et continue de s’enrichir humainement : spectateur·ice·s assidu·e·s, étudiant·e·s (en cinéma ou autres !), critiques, journalistes, technicien·ne·s du cinéma.
Ressources & Soutiens
• Collectif de résident·e·s « Laissez-nous La Clef ! » – Leur soutien confirme notre ancrage local.
• Kino Climates – Ce réseau de salles de projection hors du commun ouvre notre projet à l’échelle européenne.
• Réseau Actes If & SCIC La Main 9-3.0 – Ces fédérations culturelles contribuent à la réflexion collective sur l’indépendance des tiers-lieux.
• L’Abominable – Grâce aux formations du laboratoire de développement argentique, nous promouvons des films rares au-delà des formats numériques.
• Festivals historiques de La Clef – Nous avons pu reconduire des événements tels que Le Maghreb des films, Ciné-corps, Autres Brésils…
• Regroupements de professionnel·le·s du cinéma – Société des Réalisateurs Français, Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion, Groupe de Recherche et d’Essais Cinématographiques, Monteurs Associés, Association Française des directeurs de la photographie cinématographique…
En quelques chiffres
Deux ans et demi de travail bénévole
600 séances dont 12 en plein air
6 ciné-concerts
25 000 spectateur·trice·s
65 spectateur·trice·s en moyenne par séance
4 € de prix libre
par place en moyenne
17 000 adhérent·e·s
Plus de 40 programmateur·trice·s
130 bénévoles dont 50 membres actif·ve·s
Plus de 130 réalisateur·trice·s
qui nous soutiennent
Plus de 150 invité·e·s
venu·e·s présenter leur films
Une quarantaine de festivals & associations partenaires
Le lieu
Une architecture unique
Dans le contexte dense de Paris, La Clef constitue un espace intermédiaire rare au cœur de la capitale permettant la rencontre et l’échange. Avec plus de 600 m2 de surface disponible, le cinéma s’organise autour de sa salle polyvalente, cœur des activités communes avec plusieurs salles dédiées au travail, et, bien sûr, de ses deux salles de projections. Respectivement de 120 et 64 places, elles comprennent des projecteurs numériques fonctionnels, des projecteurs argentiques (35mm, 16mm et super 8mm), une scène de théâtre et une zone d’exposition.
La rénovation des lieux consistera dans une mise aux normes financée par un fond reservé à cet effet. Dans les parties communes, des espaces seront dédiés à la fabrication des films. Nous mettrons en place deux salles de montage image et une salle de montage son. Ces salles de travail seront mises à la disposition des publics participant aux ateliers de formation ouverts à tou·te·s ainsi qu’à disposition des cinéastes émergent·e·s dont les projets sont accompagnés par La Clef Revival. En choisissant de remettre en fonctionnement un cinéma et non de créer du neuf, le projet témoigne, en cohérence, de son esprit d’économie de moyens et de minimisation de l’empreinte environnementale.
“Nous avons besoin de lieux gérés de manière autonome et collective, ouverts aux débats, aux discussions et aux découvertes. Particulièrement à travers le cinéma, qui a toujours accompagné les luttes, outil saisi par les militant.e.s, par celles et ceux qui veulent témoigner, nous faire rêver, nous faire approcher toute la complexité de la vie humaine.”
— FRANÇOISE VERGÈS
Le fonctionnement
Un cinéma citoyen, local, solidaire et créatif
Gestion bénévole et horizontale
Chaque membre de l’association apporte son savoir-faire en termes de gestion des lieux, de communication, de programmation et diffusion, de comptabilité, d’accueil, ‘animation de débats et de maintenance technique. Chaque activité est organisée autour d’un pôle, de la billetterie à la gestion des copies de films en passant par la programmation. L’échange et la transmission de ces savoir-faire sont mis en application au quotidien grâce à un fonctionnement rotatif des pôles. Les décisions sont prises collectivement lors des réunions hebdomadaires où tou·te·s les bénévoles actif·ve·s sont les bienvenu·e·s. Les responsabilités circulent entre les membres qui assurent des formations régulières pour les nouveaux·elles volontaires. L’association est ouverte à toutes et tous : La Clef doit devenir un cinéma citoyen et un bien commun.
Associations de quartier
De par sa localisation et son architecture, La Clef est un lieu vivant, ouvert à l’ensemble du quartier, favorisant la rencontre, le partage et l’apprentissage. Le lieu accueille depuis mars 2020 les Brigades de Solidarité Populaire, qui viennent chaque semaine recueillir les dons de première nécessité auprès de voisin·e·s, ensuite redistribués à des personnes précarisées du quartier. La Clef Revival a aussi commencé à travailler avec les étudiant·e·s et professeur·e·s de l’université Paris 3 – située à côté de La Clef – et avec d’autres établissements d’enseignement supérieur – ENS Paris, Paris Nanterre… – autour de la programmation. Parmi les projets existants à La Clef et à renouveler, les partenariats avec l’AMAP, la LDH et Attac sont en ligne de mire. En multipliant et renforçant les liens avec des associations et structures du quartier, La Clef s’affirme comme cinéma de proximité.
Ouverture sur le monde
Le cinéma continuera ses partenariats avec des associations de quartier, des festivals de cinéma, des écoles et universités, etc. Ils et elles pourront prendre possession des lieux à travers des cartes blanches, des masterclass ou des projections issues de festivals pré-existants. La programmation pourra rebondir sur l’actualité, en proposant des films qui prolongent la réflexion et invitent à la discussion. Les séances seront présentées par des invité·e·s lié·e·s à la réalisation des films diffusés, que ce soit leurs auteur·ice·s, producteur·ice·s, technicien·ne·s, acteur·ice·s, afin de permettre l’échange autour des films programmés. La Clef est et sera un festival permanent.
Prix libre
Les séances resteront à prix libre afin que le cinéma soit accessible à tou·te·s, chacun fixant le montant de son ticket d’entrée, au regard de ses moyens et du service proposé. Le “prix libre” a fait ses preuves : le prix moyen est d’environ 4€, et les contributions vont jusqu’à 20€. Ce modèle assure la plus grande accessibilité, permettant à tou·te·s d’assister aux projections. C’est également une forme de responsabilisation du public et une pratique solidaire, les plus aisé·e·s permettant ainsi aux plus démuni·e·s d’assister aux séances. La Clef doit rester un cinéma accessible à tous.
“Parce que c’est un lieu de jeunesse, de rencontres, de diversité, de passion, de cinéphilie généreuse, sans dogmes ni frontières ; parce que sa programmation est la plus excitante de tout Paris ; parce que l’avant-garde y côtoie le cinéma populaire, queer, bis, classique, porno et séditieux ; parce que l’ancien (essentiel) y flirte avec le nouveau (turbulent) ; parce que nous avons plus que jamais besoin, aujourd’hui, de salles de cinéma vivantes, joyeuses, libres et frondeuses. Pour toutes ces raisons et mille autres encore, il faut absolument soutenir dès maintenant La Clef et son équipe actuelle !”
— YANN GONZALEZ
Le projet
Le laboratoire de programmation libre
La dynamique et l’effervescence de la programmation, au cœur de l’activité de l’association, ont su fédérer une communauté de cinéphiles rayonnant au-delà du Ve arrondissement et composée d’un public varié (avec une majorité de jeunes entre 18 et 30 ans). Ce travail de recherche de films rares est l’héritage direct des années légales du cinéma La Clef. Éprouvée et largement saluée, la programmation proposée à La Clef Revival est devenue son domaine d’expertise, reconnu par ses pairs.
Comme le fonctionnement du lieu, la programmation du cinéma est gérée collectivement par une cinquantaine de membres de l’association. Cette pluralité des programmateur·rice·s assure une grande diversité des films présentés, issus des cultures cinéphiliques propres à chacun·e. Les films sont systématiquement montrés avec l’accord de leurs ayants droit. Le collectif bénéficie jusqu’à aujourd’hui d’un soutien manifeste de la part de nombreux distributeurs (ISKRA, Potemkine, Mutins de Pangée, Iskra, Ad Vitam, Arizona Distribution, JHR Films, l’Agence du court- métrage…).
La multiplication de festivals et événements autour de films rares ou précaires, ou tout simplement pas distribués en France, démontre un besoin de sortir des circuits de programmation homogène afin de construire d’autres discours. Cette dynamique rejoint celle de l’art et du cinéma en particulier, notamment des mouvements intellectuels décoloniaux, féministes et intersectionnels. Ce besoin de diversification appelle un profond travail de programmation des films, en dehors des calendriers de (re)sorties que les distributeurs proposent. En préservant cette expertise singulière, La Clef protège l’exercice de la programmation libre et collective, au cœur d’une véritable salle de cinéma parisienne. Il s’agit de créer un espace où l’on sait que chaque soir on peut accéder à un film autre. Sous l’impulsion de ses programmateur·rice·s enthousiastes et renouvelé·e·s, La Clef prendrait alors la fonction d’une cinémathèque populaire.
Le laboratoire de création Studio 34
Constatant le manque d’espaces de travail et d’apprentissage pour la jeune création cinématographique émergente, et la difficulté croissante qu’il y a à fabriquer des films, l’association a créé le Studio 34. Unique au cœur de Paris, ce laboratoire associatif et indépendant est dédié à la création et à l’apprentissage des jeunes cinéastes et technicien·ne·s, imaginé par eux et elles-mêmes et ouvert à tou·te·s, autour de trois pôles.
Une résidence de création
Cette résidence de seize mois propose d’accompagner 6 cinéastes lors de toutes les étapes de la création d’un film, de son écriture à sa diffusion. Cette résidence leur propose un cadre et des espaces dédiés à la création.
Des ateliers ouverts au public
Les membres de l’association et des intervenant·e·s extérieur·e·s coordonnent des ateliers pratiques, ouverts à tou·te·s, autour de la technique de l’image et du son, de l’écriture, de l’autoproduction et du développement des films en argentique.
Une programmation dédiée
Des cycles de projection spécialement pensés autour de la création cinématographique émergente sont programmés ; ces séances proposent des échanges avec des professionnel·le·s du cinéma.
ILS NOUS ACCOMPAGNENT
Studio Orlando – Laboratoire de Post-Production
Les Films Hatari – Société de Production
La Base – Laboratoire de Post-Production
Une fabrique d’image pour les plus jeunes
Chaque mercredi, dix centres de loisirs des 5ème et 13ème arrondissements sont accueillis tour à tour à La Clef pour trois sessions chacun (initiation, écriture et tournage). Les enfants découvrent peu à peu les étapes de la fabrication et de la diffusion d’un film : abécédaire des métiers du cinéma, initiation aux bruitages, trucages et effets spéciaux, écriture d’un scénario, préparation d’un décor, direction d’acteurs, montage… L’objectif : que les enfants réalisent de bout en bout leur premier court-métrage !
Des séances tout public
La Petite Évasion organise aussi des événements ouverts aux familles, avec des séances « jeune public » (à prix libre) assorties d’ateliers et de moments d’échange. À titre d’exemple, les projections passées ont inclus des sélections de courts-métrages d’animation, Le Vilain petit canard, une adaptation en glaise et plumes du conte d’Andersen par le cinéaste russe Garri Bardine, ou encore Le Fil de la vie, un film réalisé avec des marionnettes par le Danois Anders Rønnow Klarlund.
Le fonds de dotation : faire de La Clef un bien commun
“Cinéma Revival : Pour un cinéma associatif”
Le fonds de dotation “Cinéma Revival : pour un cinéma associatif” a pour objectif de sortir le bâtiment La Clef du marché spéculatif. L’idéal que nous voulons concrétiser a été mis en place par plusieurs structures qui nous ont influencé·e·s : la foncière Antidote, Terre de Liens ou encore Le Clip*. Le seul statut assez pérenne pour garantir une préservation à très long terme en France est la fondation (ou fonds de dotation) reconnue d’utilité publique. Le fonds de dotation est une personne morale et une structure d’intérêt général, sans actionnariat, qui permet la collecte de dons, legs et autres donations (défiscalisés) pour acquérir une propriété de façon désintéressée et durable. Les administrateur·ice·s du fonds de dotation ne sont pas les propriétaires du bien : ils et elles sont tenu·e·s de la bonne gestion du fonds et du respect de ses statuts – ici, « préserver et développer les cinémas associatifs, indépendants, ouverts à tou·te·s et à but non lucratif ».
La propriété du bâtiment est séparée de son usage. Le lieu n’est plus un objet de spéculation; il devient un bien commun.
*Plusieurs fermes collectives, des journaux tels que Mé- diapart, voire des ZAD (et on peut ajouter le Réseau des Al- ternatives Forestières) dans toute la France ont aussi choisi ce fonctionnement pour avoir une totale liberté et penser autrement la notion de la propriété.
Le fonds de dotation “Cinéma Revival” mettra La Clef à disposition de l’association occupante, qui deviendra usagère des lieux de façon indépendante. Une troisième instance (constituée par un regroupement de collectifs volontaires non engagés dans l’association) opérera un rôle de veille pour arbitrer les grandes décisions ou, lors d’un désaccord, s’assurer que les statuts du fonds sont bien respectés. Et si l’association La Clef Revival devait disparaître, alors le fonds de dotation Cinéma Revival se chargerait de proposer le lieu à une nouvelle association – avec la même vocation, conformément aux statuts du fonds de dotation.
Donner un prix à un cinéma historique au cœur de Paris revient à chiffrer la valeur d’un patrimoine culturel immatériel : impossible ! Dans les faits, les 600 m2 dont bénéficie le cinéma représentent un bien immobilier et matériel colossal. Il a été chiffré à plus de quatre millions d’euros. Pour que le fonds de dotation puisse acquérir les murs, trois étapes sont nécessaires : une première levée de fonds auprès de l’entourage proche du cinéma, une deuxième levée de fonds vers un public plus large (en cours) et enfin une grande campagne de mécénat d’entreprise. Pour cette ultime levée de fonds, nous sommes accompagné·e·s par des expert·e·s en mécénat de haut vol, dialoguant avec des industriels et entreprises philanthropes aux portefeuilles plus conséquents. Enfin, une fois la plus large part du budget rassemblée, nous réaliserons un emprunt pour atteindre le montant nécessaire à l’achat des murs. Le fonds de dotation en sera gestionnaire et l’association usagère, selon les mandats pré-définis.
“Il faut maintenir et développer notre cinéma associatif au cœur de Paris. Nous avons un besoin vital d’écrans libres. Que des alliances nouvelles se tissents, que des espaces vivants s’ouvrent. Unique, singulier, collectif, poétique et politique ce qui se dessine ici c’est le visage de nos meilleurs lendemains.”
— DOMINIQUE CABRERA
Les ressources
Un budget à l’épreuve du terrain
Un travail majoritairement bénévole nous a permis de nous consacrer pleinement à l’exercice de la programmation, cœur de l’activité du cinéma, et d’anticiper concrètement les diverses dépenses techniques liées à notre projet. Dès lors que notre usage du lieu sera légalisé, nous serons en mesure de rémunérer les distributeurs des films montrés chaque jour (jusque-là, nous bénéficions de la solidarité des ayants droit des films programmés), que cela se fasse sur la base d’un partage des recettes ou, dans le cas de films hors-circuit, par des locations à forfait fixe. Nous avons déjà mis en place plusieurs activités génératrices de ressources, et le projet de reprise maintiendra celles qui s’accordent au mieux avec notre désir d’intérêt général.
• Location des locaux du bâtiment
Les salles de projection sont destinées aux tests DCP et projections d’équipe en journée. Les espaces aménagés seront loués comme des salles de post-production ou de réunion pour les besoins des structures extérieures fragiles ou des autoproductions. Proposés à des tarifs solidaires et adaptés à chaque projet, ces espaces offrent un soutien à la création, ainsi que des ressources pérennes pour le lieu.
• Bar et Restauration
Quand les conditions le permettront, la buvette implantée dans la salle polyvalente, ouverte avant et après les séances, prolongera la rencontre dans un cadre convivial et engageant. La restauration, maintenue à des prix solidaires, pourra être proposée à la demande des intervenants qui rétrocèderont au lieu une partie des recettes.
• Cotisation
L’association comprend plus de 17000 adhérent·e·s et plus d’une centaine de membres participant·e·s. Leur adhésion, basée sur une participation libre, sera assurée à travers le renouvellement annuel d’une cotisation.
• Billetterie cinéma
La Clef Revival se dotera d’une billetterie classique CNC, comme n’importe quel cinéma, qui permettra un partage des recettes et la contribution au financement du cinéma français, tout en restant à prix libre.
Ils nous soutiennent
Mathieu AMALRIC ; Danielle ARBID ; Olivier ASSAYAS ; Philippe AZOURY ; Jeanne BALIBAR ; Xavier BEAUVOIS ; Samuel BENCHETRIT ; Saïd BEN SAÏD ; Alix BÉNÉZECH ; Sébastien BETBEDER ; Pascale BODET ; Bertrand BONELLO ; Agathe BONITZER ; Damien BONNARD ; Jérôme BONNELL ; Lizzie BORDEN ; Lucie BORLETEAU ; Sigrid BOUAZIZ ; Serge BOZON ; Catherine BREILLAT ; Nicole BRENEZ ; Mikael BUCH ; Guillaume BRAC ; Olivier BROCHE ; Emmanuel BURDEAU ; Robin CAMPILLO ; Laurent CANTET ; Leos CARAX ; Alain CAVALIER ; Caroline CHAMPETIER ; Jonathan COHEN ; Catherine CORSINI ; Pedro COSTA ; Lola CRÉTON ; Jean-Pierre DARDENNE ; Judith DAVIS ; Thierry DE PERETTI ; Yann DEDET ; Claire DENIS ; Caroline DERUAS ; Alice DIOP ; Audrey DIWAN ; Quentin DOLMAIRE ; Valérie DONZELLI ; Christine DORY ; David DUFRESNE ; Karine DURANCE ; Antje EHMANN ; Annie ERNAUX ; Frédéric FARRUCCI ; Léa FEHNER ; Sophie FILLIÈRES ; Hélène FILLIÈRES ; Alain FLEISCHER ; Christine FRANÇOIS ; Jean-Michel FRODON ; Louis GARREL ; Charles GILLIBERT ; Yann GONZALEZ ; Samir GUESMI ; Alain GUIRAUDIE ; Lucile HADZIHALILOVIC ; Arthur HARARI ; Michel HAZANAVICIUS ; Bojena HORACKOVA ; Isabelle INGOLD ; Charlotte ISSALY ; Agnès JAOUI ; Radu JUDE ; Jacques KEBADIAN ; Nicolas KLOTZ ; Roger Alan KOZA ; Jeanne LABRUNE ; Jean-Marc LALANNE ; Alexis LANGLOIS ; Arnaud et Jean-Marie LARRIEU ; Boris LEHMAN ; Alice de LENCQUESAING ; Louis-Do de LENCQUESAING ; Elena LÓPEZ RIERA ; Frédéric LORDON ; Marie LOSIER ; Vincent MACAIGNE ; Bertrand MANDICO ; Damien MANIVEL ; Valérie MASSADIAN ; Patricia MAZUY ; Kleber MENDONÇA FILHO ; Léa MYSIUS ; Louise NARBONI ; João NICOLAU ; Ioanis NUGUET ; Océan ; Valérie OSOUF ; F.J. OSSANG ; Mariana OTERO ; Nicolas PEDUZZI ; Jacques PERCONTE ; Vivianne PERELMUTER ; Matias PIÑEIRO ; Lila PINELL ; Caroline POGGI ; Aurélien RECOING ; João Pedro RODRIGUES ; Axelle ROPERT Agnès de SACY ; Emmanuel SALINGER ; Céline SCIAMMA ; Coline SERREAU ; Claire SIMON ; Peter SNOWDON ; Öykü SOFUOGLU ; Nicola SORNAGA ; Sarah SUCO ; Brigitte SY ; Jacques TARDI ; Leïla TOUATI ; Marie-Claude TREILHOU ; Andrei UJICA ; Gérard VAUGEOIS ; Virgil VERNIER ; Frédéric VIDEAU ; Anne VILLACÈQUE ; Elie WAJEMAN ; Eléonore WEBER ; Apichatpong WEERASETHAKUL Yolande ZAUBERMAN ; Rebecca ZLOTOWSKI ; La SRF ; La Quinzaine des Réals ; La Cinémathèque Française ; Premiers Plans ; Le GREC ; Cinébanlieue ; L’AFC ; Les Monteurs Associés ; Festival Cinéma du Réel ; Etats Généraux du Documentaire ; Festival du Film de Fesses ; Festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris ; Entrevues Belfort ; Parties (de) Campagne ; Réseau Actes If ; L’Abominable ; Kino Climates ; Cinéma Nova ; Le Videodrome 2 ; L’Etna ; ISKRA ; Potemkine ; Les Mutins de Pangée…
et bien d’autres !
PARCE QUE LA CLEF REVIVAL EST LE SEUL ACTEUR DU SECTEUR CINÉMATOGRAPHIQUE QUI EST AUTOGÉRÉ, COORDONNÉ PAR DES TRAVAILLEUR·E·S ET FUTUR·E·S TRAVAILLEUR·EUSE·S DU MILIEU
DE L’ART ET DU CINÉMA.
PARCE QUE SA PROGRAMMATION EST UNIQUE, COLLECTIVE ET ESSENTIELLE, ET QU’ELLE A RÉUNI PLUS DE 17 000 SPECTATEUR·ICE·S ET UNE CENTAINE D’INVITÉ·E·S EN UN PEU PLUS D’UN AN.
PARCE QU’ELLE PERMET À UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE CINÉASTES DE DÉVELOPPER LEURS FILMS
ET DE PRENDRE LA PAROLE ENTRE SES MURS.
– LE COLLECTIF OCCUPANT
Design graphique : Maous
Illustrations : Asile